Vous en avez sûrement déjà entendu parler, les Japonais ont une relation compliquée avec les tatouages. Et pourtant comme vous allez le découvrir les tatouages existent depuis très longtemps au Japon et les tatoueurs japonais utilisent encore les techniques traditionnelles. En occident, il y a de plus en plus de personnes qui se font tatouer et ça peut poser des difficultés si on voyage au Japon. Il y a donc quelques précautions à prendre pour être tranquille pendant votre voyage.

Un peu d’histoire

Le tatouage au Japon existe depuis très longtemps. La trace des premiers tatouages au Japon remonterait à la période Jomon (-10 000 à -300 avant JC). Les tatouages étaient pratiqués traditionnellement par les Aïnous, peuple autochtone du nord du Japon. Les tatouages accompagnaient des rites et étaient utilisés pour diverses choses comme afficher l’appartenance à un clan, en guise de protection spirituelle ou pour les femmes pour montrer qu’elles étaient mariées.

Mais avec l’arrivée du bouddhisme au Japon, les tatouages commencent à avoir une image négative car ils sont considérés comme une mutilation du corps.

Les autorités se mettent même à pratiquer le tatouage sur les prisonniers comme châtiment indélébile.

Mais à partir de la période Edo (1603-1868) le tatouage se démocratise et commence à être considéré comme décoratif. Mais les tatouages punitifs continuent aussi en parallèle.

En 1872, les tatouages sont complètement interdits puis à nouveau autorisés en 1945.

Les tatouages et les Yakuza

Malheureusement, les tatouages auront à nouveau mauvaise réputation puisqu’ils seront associés aux Yakuzas, la mafia japonaise.

Ils se servent des tatouages dans les rites d’initiation et pour marquer l’appartenance à un clan.

Les Yakuzas ont des tatouages avec des motifs particuliers et ayant des significations symboliques. Ils sont aussi souvent assez étendus et recouvrent parfois même presque tout le corps. Faites donc attention si vous voyez des Japonais avec de grands tatouages, sauf si c’est un festival!

De Yakuzas recouverts de tatouages à un festival japonais
Des Yakuzas à un festival.
Photo par Ari Helminen

Être tatoué au Japon aujourd’hui

Malgré la mauvaise réputation des tatouages il y a quand même certains Japonais qui se font tatouer. Ce sont surtout des petits tatouages qui n’ont rien à voir avec les tatouages des Yakuzas. Mais à cause de la mauvaise réputation des tatouages, il vaut mieux les cacher et il peut même être difficile de profiter de certains établissements.

C’est pour ça que vous verrez rarement des tatouages sur les Japonais. Les Japonais qui ont des tatouages les cachent sous leurs vêtements ou utilisent des patchs spéciaux pour les cacher. Si un Japonais a un tatouage voyant, ce sera plus difficile de trouver du travail et il peut y avoir des difficultés pour entrer dans des endroits où on montre son corps comme les piscines et surtout les onsen.

tatouage interdit dans les onsens au japon

Si vous voyagez au Japon avec des tatouages voyant, vous aurez sûrement le droit à des regards de la part des Japonais, soit de curiosité, soit de jugement. Mais évidemment en tant qu’étrangers ils sauront que vous ne faites pas partie des Yakuza. C’est pour ça que je vous recommande de les cacher le plus possible, surtout si vous allez dans un endroit où on se dénude. Au Japon, on trouve facilement des patchs pour cacher les petits tatouages.

Si vous avez des tatouages trop grands pour être cachés, il faudra chercher des onsen ou bains publics qui autorisent les tatouages pour pouvoir y aller, puisqu’ils sont interdits dans la plupart des établissements.

Les tatouages traditionnels japonais

Même si maintenant les tatouages ont mauvaise réputation, comme je vous l’ai dit plus haut, ils existent depuis très longtemps au Japon. Et il existe encore des tatoueurs qui utilisent des méthodes traditionnelles. Les tatouages japonais sont appelés irezumi (入れ墨) les tatouages occidentaux sont plutôt appelés tatû (タトゥー). Les tatouages traditionnels sont souvent des tatouages qui recouvrent une grande zone du corps et ils sont réalisés avec la technique du tebori (手彫り) qui se fait sans machine, à la main. Le tatoueur utilise un outil constitué d’un bâton de bambou et d’aiguilles à son extrémité. Les aiguilles sont imprégnées d’encre et le tatoueur injecte ainsi l’encre en piquant la peau de manière répétitive.

Les tatouages traditionnels japonais coûtent plutôt cher et nécessitent aussi beaucoup de temps. Le coût d’un tatouage peut aller jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros et nécessiter plusieurs années.

Les motifs représentent des créatures mythologiques, des symboles du Japon ou des éléments de la nature. On retrouve par exemple le dragon 🐉 qui représente la puissance, les fleurs de cerisier 🌸 qui représentent la fragilité de la vie éphémère ou encore la carpe koï 🐟 qui représente la chance et la persévérance.

Est-ce que vous aimez les tatouages ? Ou est-ce que vous aimeriez en avoir un ?

Personnellement je n’ai pas de tatouage et ce n’est pas quelque chose que j’aimerais avoir. Mais ça m’a plu d’écrire cet article et de découvrir l’histoire et les traditions liées aux tatouages au Japon